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Soutenance de thèse de Julien Nourdin

21 11 2025 | Actualités, Agenda, Recherche

Soutenance de thèse de Monsieur Julien Nourdin le jeudi 11 décembre 2025, à 09h00, amphithéâtre Simounet (ENSAG-UGA). La soutenance pourra être suivie en direct via Zoom.

Titre de la thèse

 

Vers une « filière terre » à l’échelle des enjeux des transitions du XXIe siècle : Stratégies et évolutions de la pratique architecturale pour le développement de la « filière terre » dans le Nord-Dauphiné

Unité de recherche

Architecture, Environnement et Cultures Constructives

École doctorale

SHPT – Sciences de l’homme, du Politique et du Territoire

Direction de thèse

Directeur de thèse : Monsieur Thierry JOFFROY, Ingénieur de recherche HDR, responsable du laboratoire AE&CC, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble – Université Grenoble Alpes.

Co-encadrant de thèse : Monsieur Arnaud MISSE, Maître de conférences, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble – Université Grenoble Alpes.

Composition du jury

Rapporteure : Madame Béatrice MARIOLLE. Professeur émérite, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille,

Rapporteur : Monsieur Denis BRUNEAU, Professeur, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux,

Examinatrice : Madame Agnès BASTIN, Maîtresse de conférences, Université Gustave Eiffel,

Examinatrice : Madame Sophie BOUTILLIER, Professeure des universités, Université du Littoral Côte d’Opale,

Examinateur : Monsieur Heiner LIPPE, Full Professor, Technische Hochschule Lübeck,

Examinateur : Monsieur Yannick SIEFFERT, Maître de conférences, Université Grenoble Alpes.

Résumé de la thèse

Cette thèse s’inscrit dans une réflexion globale sur le développement des filières de construction en terre crue aujourd’hui en France. La nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre et des impacts environnementaux du secteur du bâtiment, liés à la fois à la fabrication et à l’usage des constructions, la place parmi les solutions identifiées comme les plus pertinentes. En effet, le matériau terre présente de nombreux atouts : une ressource abondante et locale, de faibles besoins énergétiques pour sa transformation, ainsi que des qualités très intéressantes pour le confort hygrothermique des espaces intérieurs. Pourtant, la filière terre reste aujourd’hui insuffisamment structurée et peine à répondre à une demande sans cesse croissante du fait de l’inévitable décarbonation du secteur du bâtiment. La question centrale de cette recherche a donc été : Comment favoriser le développement écoresponsable de la « filière terre » à une échelle locale, sur le territoire délimité par les agglomérations de Grenoble, Lyon et Valence, pour qu’elle puisse contribuer efficacement aux enjeux de transition du XXIᵉ siècle ? L’hypothèse retenue est qu’au-delà du rôle majeur que les architectes ont à jouer en tant que concepteurs et prescripteurs, les questions de la complémentarité et de l’émergence de nouveaux acteurs œuvrant à différentes étapes de cette filière sont primordiales à son changement d’échelle. Cette hypothèse nous a amenés à étudier l’histoire et l’actualité de cette filière afin d’en comprendre sa structuration aujourd’hui, ses forces et ses faiblesses, dans la perspective de formuler des recommandations et des propositions pour favoriser un plus large essor. La première partie débute par une clarification des concepts fondamentaux de cette recherche puis retrace les événements historiques marquants de la filière en détaillant, par la réalisation d’un inventaire, la production architecturale de ces cinquante dernières années. Enfin une étude comparative avec d’autres matériaux de construction permet d’apporter un éclairage sur les freins et leviers du développement de la filière terre. La deuxième partie s’attache à décrire les modes de fonctionnement actuels de la filière en s’appuyant sur une série d’entretiens des acteurs impliqués, sur l’analyse des projets démonstrateurs remarquables, ainsi que sur le décryptage de l’organisation des circuits d’approvisionnement en matière première et l’analyse les différents modes de fabrication des matériaux : mise en œuvre in situ, préfabrication à différentes échelles. La troisième partie tente d’identifier les conditions d’un changement d’échelle. Elle débouche sur un certain nombre de recommandation et préconisations. Celles-ci concernent la diversification des matériaux produits au sein du territoire étudié, en s’appuyant sur des procédés facilement reproductibles et appropriables, et sur le développement des innovations techniques. Il est par ailleurs proposé des points d’attention à destination des maitres d’œuvre à qui il est suggéré un changement de paradigme consistant à intégrer, dès le début du processus de conception architecturale, les ressources disponibles, aussi bien humaines — savoir-faire et retours d’expériences — que matérielles. Enfin, il apparait clairement que l’ensemble de ces évolutions reste dépendant d’un nécessaire soutien des pouvoirs publics, non seulement en ce qui concerne la commande d’ouvrages, mais également dans les domaines de la formation et de la recherche, de la réglementation et de la sensibilisation du grand public.