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JOURNÉE D’ÉTUDE
« Art / Architecture – Transferts et productions aux XXe et XXIe siècles »

14 10 2019 | Colloques

Le lundi 14 octobre 2019, le laboratoire Les métiers de l’histoire de l’architecture, édifices-villes-territoires, a organisé une journée d’étude intitulée « Art/Architecture – Transferts et productions au XXe et XXIe siècle ». Comment l’architecture s’inspire-t-elle de l’art, et réciproquement, comment l’art s’inspire-t-il de l’architecture ? En présence d’artistes, d’architectes contemporains et d’historiennes de l’art et de l’architecture, cette journée d’étude a permis d’interroger les relations, les jeux d’influence, le transfert des savoirs et des processus créatifs entre ces deux champs, en scrutant les périodes d’avant-gardes tout autant que les pratiques contemporaines.

Depuis le début du XXe siècle, nous observons des échanges réguliers entre les arts-visuels et l’architecture. Sous la forme de collaborations diverses, les deux disciplines se nourrissent réciproquement. L’intérêt de certains architectes pour la peinture, la sculpture, ou encore les installations, permet de transcender la forme, la matérialité et l’atmosphère des lieux. Cependant, les résultats de ce dialogue sont mitigés. En effet, la place donnée aux arts visuels dans l’architecture reste souvent accessoire. Inclus tardivement dans le projet, l’art pallie des manques et trouve difficilement sa place.

Les processus de conception, le vocabulaire de l’architecture, les édifices construits, jusqu’à leur implantation dans le territoire, sont autant de sources d’inspiration pour l’artiste. Empreint d’une plus grande liberté, et exempt de tout usage, l’art poussera bien plus avant ses références à l’architecture pour donner lieu à une production artistique hétéroclite et novatrice. De fait, de nombreuses expériences nous montrent que l’hybridation est possible. Les nouveaux idéaux promus par le groupe de recherche De Stijl, dès 1917, ou les enseignements dispensés à l’école du Bauhaus à partir de 1919, proposent une nouvelle pensée des relations entre art et architecture, mais aussi une autre manière de faire de l’architecture et de l’art. La réussite de ces échanges étant certainement liée au fait qu’ils sont conduits par un seul et même individu. Ces expérimentations des années 1920 – 1930 ont permis des rencontres et un renouvellement de la production, tant architecturale, qu’artistique, au travers d’une pensée globale et de pratiques multiples. Ces tentatives sont autant de propositions pour aller vers l’entente et dépasser la synthèse des arts si chère à Le Corbusier pour qui l’œuvre d’art n’est qu’« (…) un objet physique artificiel destiné à produire des réactions subjectives » (1923). En France, dès 1936, la procédure du « 1% artistique » invite à la production d’œuvres dans l’espace public, puis en 1951, dans la construction d’édifices. Toujours en vigueur, cette procédure, aujourd’hui adaptée et développée, ne propose là encore qu’un aspect limité des possibles. Parallèlement, se développent un certain nombre de recherches personnelles (sous l’impulsion d’artistes et d’architectes) qui impliquent une appropriation des disciplines et une approche plus variée de la production contemporaine. La notion d’interdisciplinarité́ très présente dans la pédagogie des écoles d’architecture françaises dès la fin des années 1980 va instaurer l’idée de glissements entre les disciplines comme une nouvelle source d’inspiration, voire de création. Malgré ces tentatives multiples, ces envies de rapprocher et d’alimenter les pratiques pour produire autre chose, la relation est aujourd’hui encore fragile et difficile à mettre en œuvre.

À partir de cet état de fait et en présence d’historiens de l’art et de l’architecture mais aussi d’artistes et d’architectes contemporains, nous chercherons à comprendre comment se réalise le transfert des savoirs et quels sont les processus créatifs mis en œuvre aujourd’hui. En effet, comment l’architecture s’inspire-t-elle de l’art, et réciproquement, comment l’art s’inspire-t-il de l’architecture ?

Intervenant #1

Daniela Schönbächler, artiste, enseignante à la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg

Intervenant #2

Rémy Jacquier, artiste, enseignant à l’ENSA de Nantes

Intervenant #3

Samuel Rey, artiste et architecte, Fribourg

Intervenant #4

Maïlis Favre, historienne de l’art, Université de Genève

Intervenant #5

Audrey Jeanroy, historienne de l’art, Université de Tours

Intervenant #6

Paula Barreiro Lopez, historienne de l’art, Université Grenoble Alpes

Organisation

Anne Faure, Docteure en Arts plastiques, enseignante-chercheure MHAevt, Maître de conférence associé Ensa Grenoble
Mélina Ramondenc, Doctorante en architecture, MHAevt