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RECHERCHE
Soutenance de thèse de David Soares

8 12 2023 | Recherche

Lundi 18 décembre à 9h30, en amphi Simounet, David Soares soutiendra sa thèse, préparée au sein de l’unité de recherche Architecture, environnement et cultures constructives (AE&CC), et intitulée « Architecture et développement économique territorial soutenable en Auvergne-Rhône-Alpes : le cas de la filière bois local ».

Composition du jury

  • Iris Brémaud, chargée de recherche, HDR, rapporteur
  • Denis Bruneau, professeur HDR, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, rapporteur
  • Romain Lajarge, professeure HDR, École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, examinateur
  • Marie Zawistowski, professeure , École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, examinatrice
  • Joannes Natterer, ingénieur de recherche, École Polytechnique Fédérale de Lausanne, examinateur
  • Yoshiharu Nishiyama, directeur de recherche, CNRS, examinateur
  • Thierry Joffroy, chargé de recherche HDR, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse
  • Yannick Sieffert, MCF HDR, UGA, invité

Résumé de la thèse

Aujourd’hui en Auvergne-Rhône-Alpes, un nombre croissant d’acteurs locaux entendent mieux valoriser les ressources de leurs territoires dans une logique de développement économique et création d’emplois. Les filières courtes, notamment d’éco-matériaux, se révèlent être des leviers favorables à un développement économique régional, mais la question reste posée de l’amplification des initiatives existantes qui restent encore trop marginales et avec peu d’impact économique.

Au-delà de la question économique du développement de la filière bois construction, les logiques de filières courtes, notamment lorsqu’il s’agit d’un matériau naturellement renouvelable, pose la question d’un développement soutenable. Le bénéfice du stockage carbone des bois d’œuvre ne peut être le seul critère à prendre compte. En effet lorsque la majorité des systèmes constructifs sont réalisés avec des produits à base de bois transformés qui nécessitent une importante quantité d’énergie grise et que les modes de gestion des forêts font face au dérèglement climatique, la question de la soutenabilité des pratiques actuelles est posée.

Ce travail de recherche a été réalisé à partir des questionnements des acteurs territoriaux, suivant trois axes. Le premier questionne la mise en œuvre, en tant qu’élément central de la discipline architecturale, qui est mise en perspective avec deux autres axes qui interrogent la gestion des ressources (naturelles, humaines et matérielles) et les stratégies de développement qui ont été mises en place pour favoriser l’usage du bois dans la construction. Ces trois axes ont permis de penser la valorisation des bois locaux, mais aussi des savoir-faire, afin de permettre la création régionale de valeur ajoutée sur l’ensemble de la filière.

Dans une perspective de mutation nécessaire d’un modèle post-industriel, il apparait que le bénéfice carbone du bois d’œuvre, ne peut être l’unique critère de valorisation, lorsque des produits à base de bois transformés présentent un bilan énergétique globale aussi impactant que des matériaux issus de ressources fossiles. Par ailleurs, le bois bien que renouvelable n’est pas une ressource inépuisable, lorsqu’une mauvaise gestion des forêts conduit à un appauvrissement des sols et à l’effondrement de la biodiversité.

Ce travail de recherche met en évidence des pistes de progression et d’innovations, qui prennent leurs sources dans le partage de connaissance des enjeux et des ressources naturelles, humaines et matérielles locales existantes de la filière bois construction. Dans cette filière, l’architecte joue un rôle important et engage sa responsabilité par ses choix constructifs, qui se doivent d’être à la fois raisonnés dans leur niveau de technicité et adaptés à la diversité des ressources naturelles, humaines et matérielles disponibles à proximité, afin de permettre un développement soutenable.

Une attention particulière permettant de valoriser les bois de feuillus et les gros, très gros bois, est importante pour préserver la biodiversité présente dans nos forêts, tout comme une meilleure maîtrise des bois faiblement transformés est souhaitable à la réduction de l’énergie grise produite par le secteur du bâtiment. Pour cela il apparaît essentiel de penser à des solutions maîtrisables par les petites et moyennes entreprises qui constituent un maillage de proximité déjà présent sur le territoire Auralpin. Cette thèse se conclue avec des suggestions pour que la conception architecturale contribue de façon effective à ces objectifs généraux de développement d’une économie locale soutenable et de réduction d’émission de gaz à effet de serre.