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Soutenance de thèse d’Estelle Carlier

5 02 2024 | Recherche

Estelle Carllier soutiendra sa thèse, préparée au sein de l’unité de recherche Architecture, Environnement et Cultures Constructives (AE&CC) et intitulée L’approche paysagère comme outil de territorialisation pour l’action environnementale, le cas des Espaces Naturels Sensibles le mercredi 14 février à 14h en Amphi Simounet.

Composition du jury

  • Anne SGARD, Professeure, Université de Genève, Rapporteure

  • Samuel DEPRAZ, Maître de conférences HDR, École supérieure des professions immobilières, Rapporteur

  • Marie-José FORTIN, Professeure, Université du Québec à Rimouski, examinatrice

  • Aysegül CANKAT, Professeure, École nationale supérieure d’architecture de Grenoble/UGA-AE&CC, examinatrice

  • Hervé DAVODEAU, Maître de conférences HDR, L’Institut Agro Angers-Rennes, examinateur

  • Patrick MOQUAY, Professeur, École nationale supérieure du paysage, examinateur

  • Romain LAJARGE, Professeur, École nationale supérieure d’architecture de Grenoble/UGA-AE&CC, directeur de thèse

Résumé de la thèse

Dans le contexte des crises socio-écologiques qui marquent le XXIème siècle, la préservation de la nature et des paysages est énoncée par les pouvoirs publics, les acteurs locaux et les populations, comme nécessaire. Les liens entre paysages et projets de territoires sont au cœur de cette pensée. L’anniversaire des trente ans de la loi paysage affirme notamment la place transversale de l’approche paysagère, dans l’ensembles des politiques publiques territoriales, pour renouveler les relations entre les sociétés et la nature.

La thèse interroge alors le rôle de l’approche paysagère dans la territorialisation des instruments publics de préservation, gestion et valorisation des aires naturelles. L’hypothèse est faite selon laquelle l’approche paysagère contribue à cette territorialisation en encourageant la construction de territorialités favorables aux relations socio-environnementales. Cette question est abordée à partir d’une base théorique émanant des sciences territoriales telles qu’envisagées avec les travaux de la Fédération de recherche CIST (Collège international des sciences territoriales) en France (Beckouche et al., 2012 ; Lajarge et al., 2019) ainsi que de l’école territorialiste italienne (Magnaghi 2003, 2014, 2017) et les travaux sur le paysage (Sgard, 2012, Donadieu, 2014, Besse, 2018, Davodeau, 2021). Outre cette base théorique, elle s’appuie sur l’étude multiscalaire du dispositif départemental « Espace naturel sensible (ENS) », grâce notamment à la création d’une base de données nationale quantitatives et qualitatives, d’analyses paysagères de sites, d’entretiens semi-directifs avec les opérateurs du dispositif. Son analyse utilise les outils méthodologiques de la résilience (Gunderson, Holling, 2002 ; Plieninger, Bieling, 2012 ; Robert, 2021).

La territorialisation décrit une dynamique collective des acteurs pour construire leur territoire. La thèse montre qu’elle nécessite une transversalité entre les questions environnementales, culturelles et sociales, une proximité entre les acteurs publics, privés et collectifs et un ancrage dans les spécificités et les enjeux territoriaux. La mobilisation de l’approche paysagère appelle pour cela à une culture commune de la nature entre l’ensemble des parties prenantes, quel que soit leur rôle (décisionnaire, gestionnaire, usagers récréatifs et/ou exploitants) et leur statut (public, privé ou collectif) donc à l’émergence de territorialités collectives et négociées. Ces dernières facilitent alors la mise en projet d’espaces naturels désirés et désirables, de communs territoriaux, qui, appliqués aux espaces naturels, s’appuient sur les motifs paysagers structurant les relations entre les sociétés et la nature.

Mots clès

Espaces Naturels Sensibles, paysage, territorialités, territorialisation, départements